La terre battue, à l’instar de celle de Roland-Garros (« la meilleure du monde » selon Bruno Renoult), se compose classiquement de 4 couches. Et, surprise pour les néophytes, aucune ne comporte de la terre : avec le terme anglais, argile (« clay »), on est déjà plus proche de la vérité.
1 – Celle qui lui donne sa couleur rouge-orange caractéristique est en effet composée que d’un
mince tapis de brique d’argile pilée, de 2 ou 3 millimètres (pour quand même 700 kilos à une tonne par court). C’est cette poudre de brique, utilisée depuis la fin du XIXe siècle sur les courts, qui favorise les glissades et la souplesse des déplacements. Sa couleur permet en outre une bonne visibilité de la balle pour les spectateurs, et elle permet d’arbitrer plus facilement les points d’impact.
2 – La couche de calcaire (de l’Oise), de 5 à 10 centimètres selon les moyens mis en place, est celle sur laquelle évoluent les joueurs. Le caractère légèrement spongieux de ce calcaire permet une bonne absorption des chocs : une bonne terre battue est constamment humidifiée et doit être arrosée tous les soirs par temps sec. Dans le sud de la France, elle doit l’être encore plus régulièrement qu’à Paris, ce qui explique la teinte presque rouge qu’elle peut prendre aux tournois de Madrid ou de Monte-Carlo.
3 – Une couche de mâchefer, d’une épaisseur comparable (6-15 cm), vient jouer un rôle de rétention d’eau. Par capillarité, ce matériau permet une remontée de l’eau dans les couches supérieures. Mais ce résidu de la combustion du charbon de houille (ou du coke) est critiqué pour son impact environnemental et tend à être remplacé par des substituts (pouzzolane).
4 – La couche de fondation (entre 10 et 20 cm) se compose elle de gravillons et de cailloux qui assurent la stabilité du court, l’empêchant de s’écrouler sous le poids des joueurs, tout en laissant s’écouler l’eau jusqu’au système de drainage